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Moussavi, un réformateur attaché à la République ‎islamique

 

 

Portrait de celui qui est devenu le symbole de la contestation en Iran. Entré en politique sous ‎Khomeyni il fut premier ministre durant la guerre contre l’Irak.‎

Mir Hossein Moussavi se définit lui-même comme un « réformateur attaché aux principes » de la ‎Révolution islamique de 1979. Il est vrai que son parcours ne dément pas cette - assertion. ‎L’homme qui, aujourd’hui, fait figure de leader de l’opposition, est effectivement issu du sérail. Né ‎le 29 septembre 1941 dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan, il a été un des fondateurs du Parti ‎islamique qui a soutenu l’ayatollah Ruhollah Khomeyni après le départ du chah. Il est nommé ‎premier ministre en 1981, l’année ayant suivi l’attaque de l’Iran par l’Irak de Saddam Hussein.‎

À cette époque, le guide suprême se nomme Khomeyni et le président de la république islamique ‎n’est autre qu’Ali Khamenei. Ce n’est pas faire injure à Moussavi que de dire qu’à cette époque il ‎travaille en étroite collaboration avec les chefs des pasdarans, les gardiens de la révolution. Il a ‎même tenu tête à l’époque au président Khamenei, sur la façon de gérer l’économie de guerre, ‎notamment en défendant une étatisation des circuits économiques et un contrôle strict des prix. Il ‎est vrai qu’étudiant il avait été influencé par la pensée de l’islamiste moderniste Ali Shariati critiqué ‎par les ayatollahs, ses travaux étant considérés comme trop occidentaux, voire marxisants !‎

 Moussavi sera néanmoins le dernier premier ministre de la République islamique : le poste sera ‎supprimé à la mort de Khomeyni, en 1989. Une année importante pour l’Iran. Une page se tourne ‎avec la disparition du vieil ayatollah, et les petits arrangements entre Khamenei et Akbar Hachemi ‎Rafsandjani qui se répartissent les rôles. Le premier devient guide suprême (alors que ses titres ‎religieux ne le lui permettaient pas), le second devient président de la République. Moussavi ‎disparaît alors du devant de la scène mais ne reste pas inactif. Il devient conseiller de Rafsandjani ‎jusqu’en 1997, puis de Mohammad Khatami, jusqu’en 2005, tout en étant membre du Conseil de ‎discernement, un organe d’arbitrage des institutions dirigé par Rafsandjani. C’est dire si la ‎discrétion, la voix douce et l’absence de charisme de cet architecte de soixante-sept ans sont ‎trompeuses. C’est d’ailleurs cette position et cette attitude qui ont permis à Moussavi - que ‎d’aucuns définissent comme un conservateur modéré - de rallier aussi bien les voix des partisans de Mohammad Khatami que celles des conservateurs proches d’Akbar Hachemi ‎Rafsandjani, et donc de devenir tout naturellement leur candidat à la présidentielle.‎

Mir Hossein Moussavi - bénéficie d’une bonne réputation dans les cercles intellectuels. Architecte ‎de formation, il dirige l’Académie des arts d’Iran, et son épouse, Zahra Rahnavard, qui a été ‎conseillère politique de Khatami, se trouvait à la tête de l’université Al-Zahra de Téhéran… jusqu’à ‎l’arrivée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence. Celle-ci n’est sans doute pas pour rien dans la ‎place que son époux a su trouver au sein d’un certain électorat féminin. Il dénonce l’arrestation de ‎féministes, elle va plus loin en énonçant la volonté des femmes : « Nous voulons exister à part ‎entière. »‎

Si Moussavi veut changer l’image de son pays et se dit prêt à un dialogue avec les États-Unis, en ‎revanche, il est fidèle à la ligne officielle de la République islamique sur le dossier nucléaire ‎iranien. Il se retrouve aujourd’hui symbole de la contestation. Mais personne ne sait vraiment ‎jusqu’où il peut - et surtout veut - aller.‎

P. B.‎ 

 

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