La lettre de STI adressée au Directeur du Bureau de l'Organisation Internationale du Travail en France

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Solidarité

 

 

avec les Travailleurs en Iran

 


27 Mai 2009

 

 

 

 

 

 

Monsieur Jean François TROGRLIC
Directeur du Bureau de l’Organisation
Internationale du Travail en France
 98, Rue de Sèvres, 75007 Paris
 Le 27 Mai 2008

Monsieur le Directeur,

 A l’occasion de la 98e session de la Conférence internationale du Travail, organisée par l’Organisation Internationale du Travail à Genève, où les représentants du régime iranien y assisteront, les différents comités du soutien aux travailleurs iraniens se rassemblent devant l'OIT pour protester contre la politique menée par le régime iranien. Notre comité commun, qui regroupe des Iraniens en exil de toutes tendances et aussi des différentes organisations françaises s'adressent donc à vous par le biais de ce lettre.

 La République Islamique d'Iran accélère sa politique répressive envers des travailleurs et syndicalistes. Actuellement, plusieurs dizaines des syndicalistes sont menacés par les lourdes peines de prison. Cette année dans une manifestation sans précédent de l'unité, neuf organisations indépendantes des travailleurs en Iran ont lancé un appel aux ouvriers pour commémorer le jour de 1er  mai 2009. A Téhéran, plusieurs milliers d'ouvriers, d’activistes et leurs familles ont répondu en se réunissant dans le parc de Laleh (Téhéran). Dés le matin le régime a mobilisé ses forces de la police et de sécurité et encerclé le parc de Laleh pour empêcher le rassemblement des manifestants !

 Au cours du rassemblement, les forces de l’ordre du régime ont attaqué sauvagement tous la foule présente à l’intérieur du parc. Iles ont sauvagement tabassé, matraqués et attaqués par le gaz lacrymogène non seulement les ouvrières et d'autres activistes de travail, mais aussi tous ceux qui se promenaient dans le parc. Plus de 150 personnes ont été arrêtées et des centaines blessées. Actuellement, environ 100 personnes sont toujours incarcérées, y compris beaucoup de femmes. Parmi les arrêtés, se trouvent les activistes de mouvement ouvrier bien connus comme Mme Maryam Mohseni, aussi bien que Mrs Behrouz Khabaz, Ali-Reza Saghaffi, Saiid Youzi, Mohammad Ashrafi, Bahram Abedini, Manssour Hayat-Gheibi, Hmayoun Jaberi, Gholam-reza Khani, Jaffar Azim-zadeh, Shahpour Ehssani-nejad, etc.

 Dans le passé, nous avons eu le plaisir de vous rencontrer et ainsi que votre prédécesseur qui a eu la bienveillance de transmettre notre dossier à Genève et de le suivre. A l’époque, notre démarche concernait le Syndicat des Travailleurs du Transport de Téhéran (Sherkat VAHED) et son président, M. OSSANLOU, qui avait été arrêté par le régime. D’ailleurs, après avoir subi, à plusieurs reprises, des sévices des agents du régime iranien, il a pu assister, l’année dernière, à une conférence internationale du travail à Londres. Mais dès son retour, il a été de nouveau poursuivi, et actuellement, il se trouve en prison à Téhéran.

 Une des revendications des travailleurs iraniens est de pouvoir créer leurs propres organisations professionnelles ou syndicales sans l’intervention et le contrôle de l’Etat. En Iran, comme vous devez le savoir, toutes les infrastructures existantes sont sous la mainmise du régime. Par ailleurs, les travailleurs iraniens attendent que les pseudo-représentants officiels des travailleurs, en vérité désignés et imposés par le régime, soient expulsés des instances internationales dont la vôtre. Ils n’y représentent ni les travailleurs, ni les personnels des usines et des entreprises iraniennes.

 Les iraniens ne sont pas autorisés à manifester à l’occasion du 1er Mai. L’exemple de M. Mahmoud Salehi, un syndicaliste emprisonné qui vient d’être libéré grâce à une campagne internationale, après plus d’un an d’emprisonnement, est significatif. Son seule « crime » était d’avoir organisé un défilé le 1er mai 2004.

 Parmi les revendications principales des travailleurs iraniens se trouve le versement de leurs salaires impayés depuis des mois. La seule réponse qu’ils ont obtenue pour le moment se limite aux arrestations de leurs représentants et à la répression policière de leurs rassemblements, même à l’intérieur des entreprises. Depuis quelques semaines, les travailleurs de dizaines d’usines et d’entreprises ont entamé des actions de protestations sur la question de ces salaires impayés : Chantier Naval Sadra, Projet du Gaz d’Osslovieh, Pneus Elbourz, Piles de Pars, Textile du Kurdistan, Industrie de Réfrigérateurs à Lorestan (ouest de l’Iran), etc.

 Le point culminant de ces luttes est la grève et les manifestations des travailleurs du complexe sucrier de Haft-Tapeh, qui se poursuit toujours. L’usine de Haft-Tapeh, dont l’unité la plus importante est située près de Suze (ville historique), a été au centre de plusieurs problèmes économiques. Cette usine compte quelque 5 000 ouvriers et a plus de 47 ans d’existence. Quelque 3 000 d’entre eux sont en CDD. Ces dernières années, les ouvriers de ce complexe ont protesté à maintes reprises contre le non-paiement de leurs salaires.

 Monsieur le Directeur,

Outre les problèmes évoqués ci-dessus, nous citons les revendications les plus importantes et les plus vitales des travailleurs iraniens :

 La couverture de toutes les entreprises par le code du travail. Malgré ses nombreuses lacunes, les travailleurs des unités comptant moins de dix salariés ne sont pas couverts par ce code. Ils travaillent dans les conditions proches de l’esclavage. Les conditions de travail sont en effet catastrophiques dans le pays : le nombre des accidents du travail est considérable. Ils sont passés de 4 018(en 2005) à 11 634 au cours des six premiers mois de 2007 (selon une statistique officiel), alors que le nombre exact doit dépasser ce chiffre. La plupart de ces ouvriers ne bénéficient d’aucune assurance ou couverture sociale.

Monsieur le Directeur,

 Nous voulons souligner que parmi ces sollicitations, il y a deux priorités urgentes :

  •     Le sort des travailleurs emprisonnés du 1er mai 2009 et ainsi que ceux de la sucrerie Haft-Tapeh, qui sont sous la pression des forces policières et sécuritaires du régime ;

 

  •      L’expulsion des agents du régime des institutions internationales, afin que les véritables représentants des ouvriers puissent y assister et faire entendre leur voix.

 Veuillez croire, Monsieur le Directeur, en nos sentiments respectueux

 

Solidarité avec les travailleurs iraniens - Paris


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