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Solidarité

 

 

avec les Travailleurs en Iran

 


7 Février 2007

Retrait de CPE !

 

Soutenons ensemble la lutte des travailleurs du

Syndicat de la Compagnie de transport de Téhéran et de banlieue en Iran

 

Le néolibéralisme n’épargne aucun pays dans le monde. Il s’impose à travers les politiques profondément orientées à droite des gouvernements qui cherchent à mettre tous les frais de la mondialisation du capital sur le dos des plus faibles, dont les travailleurs et ceux qui sont sans emploi. Le Contrat Premier Embauche (CPE) est un exemple flagrant d’entorse aux droits les plus élémentaires des salariés en France. Son objectif est d’institutionnaliser la précarité de l’emploi en créant une base légale qui donne une grande liberté aux patrons pour décider du sort de leurs salariés et ceci pendant pas moins de deux ans.

Nous contestons cette initiative qui n’est qu’un cadeau supplémentaire aux patrons. Le néolibéralisme s’installe ainsi en France en essayant de banaliser au maximum la précarité de l’emploi, d’où la nécessité de résister face à cette loi et de la faire reculer avec détermination.

De même qu’en France, cette vague néolibérale fait ravage partout dans le monde, directement ou indirectement. Un des pays les plus touchés par ce courant anti-travailleurs est l’Iran. Le pays où mêmes les droits de l’homme les plus élémentaires sont constamment bafoués.

L’Iran : le pays de violation des droits de travail :

Il faut savoir que depuis la prise du pouvoir par le régime iranien en 1979, les travailleurs ont été systématiquement réprimés et toutes les formations syndicales interdites ou bâillonnées. Le gouvernement iranien a substitué ses propres structures aux syndicats indépendants des travailleurs dans le but de contrôler et de surveiller toute tentative de contestation ou d’organisation par les salariés. 

Or, après plus de deux décennies de répression et de menaces permanentes les travailleurs iraniens ont réussi, ces dernières années, à créer, de nouveau, quelques organisations syndicales, ne serait-ce qu’embryonnaires et fragiles. Dès lors l’État ne s’est jamais privé de les défier, « légalement » ou illégalement, en arrêtant les syndicalistes, en les proclamant arbitrairement interdits ou hors-la-loi ou tout simplement en envoyant ses hommes de main saccager et mettre le feu aux locaux de ces syndicats indépendants.

Le dernier exemple en date est le sort du « Syndicat des travailleurs de la Compagnie de Transport de Téhéran et de la banlieue ». Menaces permanentes, expulsions des activistes, convocation de ses responsables devant la justice, chantage régulier sur ceux qui participent aux réunions du syndicat, vol des documents du siège central ainsi qu’attaque par engin incendiaire contre le bureau de son siège central, sont quelques exemples de la réaction de l’État iranien face à l’initiative de ces travailleurs.

Durant ces années toutes les demandes de ce syndicat ont été négligées par les autorités et la direction de la Compagnie de transport de Téhéran et de banlieue. Ces demandes se résumaient ainsi :

-         Reconnaissance du Syndicat comme le vrai représentant des salariés dans les négociations

-         Classification des métiers de la Compagnie de transport,

-         Pourvoi du logement aux salariés de la Compagnie,

-         Assurance effective des autobus,

-         Paiement des arrières retardés

-         Révision à la hausse des salaires qui font vivre les familles de ces salariés dans une pauvreté quasi absolue

Face à ces revendications légitimes l’État iranien a choisi  de faire le sourde oreille et de la répression. La vague récente de violences exercées contre les membres du syndicat a commencé le 22 décembre 2005 par une attaque brutale à 6 heures du matin. Dix membres du comité central du Syndicat ont été arrêtés, et parmi eux M.Mansour OSSANLOU, leader du syndicat. Ils ont été accusés «création d’un  syndicat illégal», ainsi que de «troubles à l’ordre publique par la grève».

Le lendemain de cette arrestation, le vendredi 23 décembre 2005, les ouvriers de la Compagnie de transport ont organisé une première action de contestation. Leur réunion a fait l’objet d’attaques des agents de renseignements ainsi que des forces de l’ordre du régime. Les participants ont résisté et annoncé une grève pour le 25 décembre 2005.  

Le dimanche 25 décembre, la grève des conducteurs de la Compagnie de transport a perturbé le transport en commun à Téhéran, la capitale du pays. Les grévistes ont exprimé ainsi leur mécontentement et averti le gouvernement que le maintien de l'emprisonnement des membres du comité central n’est pas acceptable. L’impact énorme de cette action a surpris les autorités et a bien montré la force redoutable des conducteurs de bus pour paralyser la mégapole de Téhéran.

Les syndicalistes ont de nouveau appelé à une grève, le régime a lancé une vague d’arrestations et à la veille du mouvement, a arrêté six membres du Comité directeur du Syndicat pour faire avorter la grève du lendemain.

Mais cette fois-ci le régime iranien avait mobilisé des moyens sans précédent pour étouffer durement cette action. Quelques milliers d’hommes des forces de l’ordre, comprenant des unités anti-émeutes, des agents en civiles et les forces paramilitaires, ont attaqué les grévistes. Le bilan fut quelque 700 à 1200 arrestations et des centaines de blessés qui furent amenés à l’hôpital. Ils ont essayé d’obliger par ce moyen les conducteurs de bus de reprendre le travail.

Tôt le matin les agents de la police avaient pris d’assaut les maisons des membres actifs du syndicat pour les arrêter. Faute de les trouver, ces agents ont amené, avec une grande brutalité, les membres des familles de ces syndicalistes en détention; parmi eux furent arrêtés et mis en prison les femmes et les enfants âgés de 2 à 9 ans, jusqu’à ce que les syndicalistes recherchés se rendent à la «justice ».

Des centaines de familles sont aujourd’hui livrées à elles-mêmes ; l’État refusant de payer le salaire des travailleurs arrêtés, elles n’ont aucune source de revenu pour subvenir à leurs besoins.

Les syndicalistes emprisonnés ont tout de suite entamé une grève de la faim qui dure depuis le 28 janvier jusqu’aujourd’hui. Certains d’entre eux qui ont été gravement blessés ont été privés de tout soin en prison.

C’est dans ces conditions et pour débloquer la situation de ces travailleurs emprisonnés dont M.Ossanlou et quelques centaines d’autres salariés de la Compagnie de transport de Téhéran et de banlieue que nous invitons tous les salariés, les syndicats et d’autres organisations de défense des droits de salariés en France et en Europe à soutenir ces syndicalistes ou travailleurs iraniens mis en prison.

 

Paris le 7 février 2006


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